Sophrologie et Phénoménologie Existentielle

Apprendre à Vivre pleinement votre Vie avec la Sophrologie Phénoménologique et Existentielle | Alexandre BAUIN Sophrologue Praticien – le Blog.

Avant les années 1960, dans le milieu Psychiatrique il n’était pas question de considérer le patient comme une personne ayant des émotions, des ressentis ou des états d’âmes. Les traitements utilisés étaient essentiellement médicamenteux, laissant ainsi totalement de côté l’aspect humain et existentiel pour soigner le patient. Pourtant, il est évident que nous ne sommes pas des machines dépourvues d’émotions, de ressentis et de sensations. Certaines personnes – comme HEIDEGGER – ont ouvert la voie des Sciences Sociales et de la Phénoménologie pour une meilleure prise en charge du patient, plus globale et avec toutes les dimensions de son Etre. Afin de comprendre les origines et l’Essence de la Sophrologie de CAYCEDO, il est essentiel de s’intéresser de plus près à la Phénoménologie.

Rencontre avec la Phénoménologie Existentielle

Après avoir créé la Sophrologie sous la direction de son premier mentor le Pr. Lopez Ibor, Alfonso Caycedo rencontre en 1963 celui qui va être son second mentor : le Pr. Ludwig Binswanger, qui n’est autre que le père de la Psychiatrie Phénoménologique en créant l’Analyse Existentielle. Mais avant d’aller plus loin, retraçons ensemble l’Histoire de la Phénoménologie.

Qu’est-ce que la Phénoménologie ?

“La Phénoménologie est l’étude descriptive d’un phénomène ou d’un groupe de phénomènes tels qu’ils apparaissent dans l’expérience qu’on en a, sans référence à quelque réalité dont ils seraient la manifestation.” Il s’agit en fait de décrire tout simplement les phénomènes présents sans jugement, ni analyse, juste observer et ressentir ce qui est là, dans l’ici et maintenant.

1- Révélée par HEGEL (1770-1831), avec la Conscience de Soi, de la Pensée, du Monde, la Phénoménologie commence avec la Conscience Individuelle et l’Histoire de la Conscience.

2- Développée par HUSSERL (1859-1938) et MERLEAU PONTY (1908-1961), la Phénoménologie s’est ensuite construite respectivement avec “la Réduction Phénoménologique” et “la perception de Soi, comme si c’était la première fois que l’on vivant l’expérience.” La Réduction Phénoménologique consiste en 3 étapes :

  • Le retour à la chose elle-même
  • La suspension du jugement (l’épokhé, en grec)
  • La mise ente parenthèse du Phénomène

Pour résumer en quelques mots, il s’agit de vivre des expériences de manière brute, c’est-à-dire sans analyse et dans la pluralité des sensations, être davantage présent à ce qui se passe ici et maintenant, un peu comme en méditation.

3- La dimension Existentielle a été apporté par Martin HEIDEGGER (1889-1976), qui attache tout particulièrement l’importance à l’Etre :  “le Dasein”, ce au sein de quoi l’Homme déploie tout son Etre. Il crée ainsi l’Analytique Existentielle en Psychiatrie, mettant ainsi au premier plan l’importance du vécu des patients dans leur traitement mais aussi dans leur Existence.

4- Nous arrivons ensuite à Ludwig BINSWANGER (1881-1966), fondateur de la Phénoménologie Existentielle, en créant l’Analyse Existentielle qui n’est autre que l’analyse de la manière qu’a le patient d’être présent au monde. Caycedo a été l’un de ses derniers élèves pendant plus de deux ans et les enseignements de Binswanger vont considérablement l’influencer dans la construction méthodologique de la Sophrologie. Il faut également savoir que même si Binswanger était ami avec FREUD, il était complètement opposé à ses idées, notamment en critiquant “le monstrueux concept antiscientifique du Moi, au sens d’un Moi individu absolu, sans Monde et sans Toi” et propose ainsi son approche fondée sur l’Amour. Opposé au transfert psychanalytique, bien différent de l’empathie et de la neutralité bienveillante, Caycedo va suivre Binswanger et formuler ainsi l’idée d’Alliance Sophronique en utilisant le “Nous” dans la relation qui s’établi avec ses patients.

Heidegger parlait du “Dasein” pour désigner ce au sein de quoi l’Homme déploie tout son Etre, Binswanger va reprendre ce terme en le traduisant par “la Présence” que le sujet a de soi-même avec sa capacité dévolution. Dans cette continuité Caycedo va également reprendre cette “Présence” en incluant davantage “les phénomènes vécus” et ainsi créer le terme de “Vivance”, pour désigner le fait de “Vivre des phénomènes ressentis dans la présence de tout son Etre.”

5- Alfonso CAYCEDO (1932-2017), va ainsi créer la Sophrologie Phénoménologique Existentielle, qui permet par sa pratique régulière “le redéploiement de la Conscience pour Exister, l’ouverture de la Conscience à tous les phénomènes de l’Existence, pour que chacun, muni de ce qu’il est vraiment, muni de ce qui ressort de lui authentiquement – avant même la transformation liée aux représentations anciennes – puisse avoir l’opportunité de vivre tel qu’il est et non de glisser à la surface de la Vie sans la déchiffrer.” Il s’agit alors, par l’expérimentation et la Vivance des phénomènes, de développer davantage de Conscience et passer ainsi d’une vie stéréotypée à une Vie pleinement vécue.

La Sophrologie : le dévoilement d’une Nouvelle Existence

La Sophrologie a donc apporté à la Phénoménologie moderne, des méthodes capables d’induire des phénomènes et de pouvoir les répéter et de les vivre, “pour que l’Existence de l’Homme s’éveille et s’anime à la lueur de ces phénomènes qui viennent de son Etre.” La Sophrologie est , avant tout, une méthodologie amenant la Vivance et fondée sur :

  • La suspension du jugement (l’épokhé)
  • L’intentionnalité (ce qui se dégage de phénomènes)
  • Le développement d’une Conscience  Nouvelle

Caycedo a ainsi conçu la Sophrologie comme une profession inspirée de la Phénoménologie. Elle est fondée sur une Méthode d’Entraînement Existentiel, qui se divise en 12 degrés de pratique (RD1 à RD12) répartis en Trois Cycles d’Entraînement, dont les deux premiers  sont inspirés de la Réduction Phénoménologique de Husserl. Le troisième Cycle d’entraînement s’ouvre à l’Existence positive de l’Etre et à la conquête des Valeurs de l’Existence.

Bien plus qu’une Méthode, la Sophrologie est également un apprentissage au “Mieux-Vivre”, c’est-à-dire vivre de manière Authentique, loin des jugements et des conditionnements du quotidien, apprendre à s’écouter et à prendre pleinement Conscience de notre potentiel et de tous les Possibles qui s’offrent à Nous.

Si vous vous sentez prêt pour tenter l’expérience, je serai ravi de pouvoir vous accompagner à développer vos propres ressources et vous aider ainsi  à aller encore plus loin – et à votre rythme – sur le chemin du Mieux-être et du Mieux-Vivre au Quotidien.

Contact

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Hypercontrôle et Lâcher-prise

Laissez l’hypercontrôle et découvrez le lâcher-prise avec la Sophrologie | Alexandre BAUIN Sophrologue Praticien – le Blog.

Obstination ? Impulsivité ? Tendance à vouloir tout contrôler ? Difficultés à gérer les critiques et les échecs rencontrés ? Et vous avez du mal à faire une pause et à décompresser ? En cette période estivale, c’est donc le moment de prendre davantage de recul sur votre situation et peut-être même de vous remettre en question. Ce mois-ci, je vous parle de la notion du “lâcher-prise” et de l’aide précieuse que la Sophrologie peut vous apporter pour évacuer la pression et vous épanouir dans votre vie quotidienne.

Le Lâcher-prise

C’est d’abord accueillir le fait de ne pas pouvoir tout contrôler dans la vie : la météo, les accidents, les imprévus, vieillir, le comportement de personnes toxiques, … Tous ces petits tracas peuvent peser sur votre quotidien, mais aussi et surtout sur votre capital santé : stress, ruminations négatives, irritabilité, trouble du sommeil, ulcères, hypertension, … Un peu comme le ferait “une cocotte-minute sans soupape”, si vous ne laissez pas la pression s’échapper, cela finira par exploser d’une façon ou d’une autre.

Mais attention, cela ne veut pas dire pour autant se laisser aller et ne rien faire pour changer une situation qui vous déplait, une situation qui vous paraît difficile à gérer, une situation qui vous semble injuste malgré tous vos efforts. Il s’agit alors d’agir plutôt que de réagir. Cela implique de prendre le temps de la réflexion, sans se laisser emporter par nos pensées parasites et nos émotions négatives – qui aboutissent inexorablement à des comportements inadaptés face à la situation rencontrée.

Il y a toujours plusieurs chemins pour arriver à une destination, mais parfois il est nécessaire de prendre plus de hauteurs, plus de recul, pour les apercevoir. Aborder une difficulté avec un nouveau regard, une posture différente, vous permettra de prendre davantage conscience des autres possibilités qui s’offrent à vous et ainsi de choisir au mieux le parcours qui vous semble le plus adapter pour continuer l’aventure et vous éviter bien des regrets.

Le lâcher-prise c’est donc aussi une capacité à prendre du recul pour développer un point de vue plus optimiste sur votre situation, afin de pouvoir trouver de nouvelles stratégies pour gérer au mieux ce qui vous fait obstacle pour avancer.

Tout cela aboutit à l’essence même du lâcher-prise :  accueillir ce qui est là, être dans “l’ici et maintenant”, mais surtout d’en avoir pleinement conscience, afin d’éviter de rester tourné vers ce qui s’est déjà passé ou ce qui pourrait éventuellement se produire. Car en effet, comme le dit très bien l’écrivain Gilles Farcet : “Quoi que mon mental prétende, je me trouve là où sont mes pieds.”

Le lâcher-prise c’est être pleinement vivant dans l’instant présent tout en laissant passer les pensées parasites, pour vous permettre d’accéder à ce qui vous est essentiel. Un peu comme si vous pouviez faire un arrêt sur image, en observant tout simplement ce qui est là autour de vous, mais aussi en vous. Vous pouvez d’ailleurs vous poser la question : Qu’est-ce qui m’est essentiel dans ma vie, ici et maintenant ? Une fois cette prise de conscience réalisée, vous pourrez accepter l’abandon de tout contrôler, l’abandon d’une direction sans issue ou tout simplement d’une pensée parasite. Cet abandon est surtout un engagement de s’abandonner à la Vie, comme le fait en toute confiance un enfant dans les bras de ses parents.

Bien sûr le lâcher-prise n’est pas chose facile et n’est pas non plus permanent une fois atteint, notamment parce que nous devons tous composer avec les hauts et les bas présents dans notre quotidien. Néanmoins, même dans l’obscurité la plus profonde, il y a toujours une lueur qui finit par se dévoiler…

Hypercontrôle ? Difficultés à lâcher prise ? Pourquoi ?

1- Peur de perdre le contrôle :  peur d’être jugé et de ne pas être aimé

Cela peut être lié à un manque de Confiance en Soi et une difficulté à s’ouvrir aux autres en rapport avec de mauvaises expériences passées, généralement au cours de l’enfance et/ou de l’adolescence. Prendre conscience de vos limites et de vos capacités personnelles, avec vos qualités et vos défauts, peut vous aider à réaliser de petits défis que vous pensiez jusqu’alors irréalisables. Il s’agira dans tous les cas de “faire de son mieux” tout en laissant de côté “les mauvaises langues” – qui ne font que projeter leur propre réalité et leurs frustrations sur vous.

2- Peur de l’inconnu

Courant chez les anxieux, nous avons très souvent tendance à développer des ruminations négatives, à anticiper ce qui pourrait se passer en imaginant parfois le pire : “et si …, et si …” La recherche d’informations – qui fait partie des stratégies de “coping” dans la gestion du Stress et de l’Anxiété – peut vous être utile pour vous décider à tenter l’expérience.

3- Le Perfectionnisme et l’Ego : “Moi je”

Trait de personnalité qui entretient l’anxiété et l’hypercontrôle. Il s’agira de prendre conscience que, bien que nous soyons tous différents, nous faisons tous partis d’un même ensemble :  l’Humanité. Arrêter de prendre le “Moi” comme référence n’enlèvera en rien votre authenticité, bien au contraire, vous en prendrez même davantage conscience tout en étant soulagé de la pression qui pouvait peser sur vos épaules.

4- Vider ses aprioris et ses jugements

“Pour remplir une tasse qui est déjà pleine, il faut d’abord pouvoir la vider…” Nous sommes tous plus ou moins formatés avec notre éducation, nos croyances et nos références. Plus ces aprioris seront ancrés en vous, plus il sera difficile de les vider pour acquérir de nouvelles connaissances et développer un nouveau point de vue plus éclairé. Bien souvent, ce sont les épreuves de la vie qui nous font prendre du recul et réaliser qu’il est nécessaire d’agir pour changer ce qui est là. Tout nouvel apprentissage demande toujours du temps pour être acquis et maîtrisé, néanmoins il n’est jamais trop tard pour apprendre…

Comment développer le lâcher-prise avec l’aide de la Sophrologie ?

Apprendre à “faire une Pause” et à se détendre dans “l’ici et maintenant”

La Sophrologie va d’abord vous faire prendre conscience de votre Respiration et de votre “Corporalité”, notamment en ressentant les différentes zones de tensions et de relâchement présentes dans votre Schéma Corporel. Même si vous n’arrivez pas à tout relâcher la première fois, le plus important est de prendre conscience de ce qui est là en vous : tensions, pensées, émotions, tout cela sans jugements ni analyses, juste observer et ressentir ce qui est là. Plus les blocages seront résistants, plus il faudra du temps pour les débloquer. Néanmoins si vous pensez être prêt(e) pour faire l’expérience, cela peut aller relativement vite pour ressentir les premiers bienfaits.

Apprendre à laisser passer les pensées parasites et les émotions négatives

Afin d’enrayer “la spirale du Stress et de l’Anxiété” – ce que je ressens, ce que je pense, ce que je fais – il est essentiel de revenir au Corps et à la Respiration. Les exercices et les techniques spécifiques du 1er degré de la Relaxation Dynamique (RD1), pourront alors vous aider à libérer les tensions accumulées ainsi qu’à mettre plus de distances avec vos émotions négatives et vos pensées parasites. Une fois le corps et l’esprit maîtrisés, vous pourrez aussi vous initier à la méditation – troisième degré en Sophrologie (RD3) – sans crainte d’être dérangé par vos pensées et vos émotions.

Apprendre à ne pas juger et à respecter

Lorsque vous pratiquez régulièrement la Sophrologie, vous apprenez à observer et à ressentir ce qui est là, sans jugement, sans analyse, prendre tout simplement conscience des sensations et des phénomènes présents dans l’ici et maintenant. Il s’agit de Phénoménologie, qui est l’une des bases fondamentales de la Sophrologie, c’est-à-dire décrire et ressentir avec la suspension du jugement. Mettre son jugement entre parenthèses “l’époké” – peut vous aider à développer davantage de respect envers les personnes qui vous entourent, envers vous-même, ainsi qu’envers la vie qui vous a été offerte.

Développer son authenticité, ses valeurs et de nouvelles compétences

Le premier cycle fondamental de la Sophrologie – créé par le Pr. Alfonso Caycedo – avec ses 4 premiers degrés (RD1 à RD4), constitue déjà un bon entraînement personnel pour prendre conscience du potentiel et des ressources dont vous disposez déjà en vous. Parfois il faut juste un déclic, une phrase, une sensation, une personne bienveillante, pour vous aider à soulager votre fardeau et écarter les difficultés qui vous empêchent d’avancer sur votre chemin. Bien entendu la Sophrologie n’est pas la seule approche qui peut vous apporter les moyens pour vous sentir mieux et découvrir le lâcher-prise. Néanmoins elle constitue un formidable outil pour acquérir de nouvelles compétences comportementales en matière de développement personnel et de maîtrise de Soi. Sa pratique régulière vous permettra de gérer plus efficacement les obstacles rencontrés, en développant notamment une “Philosophie de Vie” positive et un profond sentiment de “Mieux-Etre” et de “Mieux-Vivre” au quotidien.

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Méditation & Sophrologie

La médecine “corps-esprit” pour une prise en charge globale du patient

Que ce soit pour réunir différents praticiens de santé afin d’échanger autour d’un même cas clinique, ou tout simplement pour prendre davantage en compte la manière d’exister du patient dans son mode de vie – “sa manière d’être présent au monde” – la prise en charge doit être pluridisciplinaire et globale. C’est l’objectif de la médecine “corps-esprit”, comme l’évoque très bien le Dr. Christophe André, psychiatre et ambassadeur de “la Méditation Pleine Conscience”. Ce mois-ci je vous propose alors de vous montrer le lien entre la Sophrologie et la Méditation, ainsi que son importance dans la prise en charge globale du patient.

Retour aux sources de la Sophrologie

Avant d’évoquer la Méditation, il faut d’abord rappeler ici que lorsque la Sophrologie a été créée dans les années 1960 par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo, l’étude des différents états et niveaux de la Conscience Humaine était alors bien souvent assimilée avec des électrochocs et comas par insuline, sans parler des traitements médicamenteux faisant office de camisoles chimiques. Persuadé qu’il existait une approche plus humaine qui prenait en considération le patient dans sa globalité et avec toutes ses dimensions d’être humain – ses sensations corporelles, ses émotions, ses pensées, … – Caycedo voulait transmettre davantage d’autonomie à ses patients, pour qu’ils puissent ainsi retrouver une meilleure qualité de vie au quotidien et développer une conscience plus harmonieuse dans leur schéma corporel. Sa rencontre avec Ludwig Binswanger – psychiatre et créateur de l’analyse existentielle, qui est l’étude de la manière du patient “d’être présent au monde” – va largement influencer Alfonso Caycedo dans la construction de sa nouvelle approche avec ses patients.

Soucieux de présenter sa méthode comme une nouvelle discipline médicale à part entière, Afonso Caycedo marque sa rupture avec les méthodes traditionnelles de soins et remplace notamment l’Hypnose par la Sophrologie, avec ses concepts scientifiques, sa méthodologie spécifique et surtout avec ses quatre principes fondamentaux :

  1. L’Action Positive qui repose sur le fait que “toute action positive dirigée vers la Conscience, se répercute de façon positive sur toutes les structures de l’Etre”.
  2. Le Schéma Corporel comme réalité vécue qui est au centre de la méthode et qui permet de souligner l’importance du Corps et de la perception de Soi,  d’avoir davantage conscience de son schéma corporel dans sa dimension physique (sa forme, son volume, sa position dans l’espace), mais aussi et surtout dans tout ce qui se rapporte au vécu du corps,  c’est-à-dire à travers nos émotions, nos pensées et nos sensations. Il s’agira alors de développer davantage de Conscience par le Corps, en vivant des sensations de manière Phénoménologique – c’est-à-dire sans jugement, sans analyse, juste observer et ressentir ce qui est là – et avec la pratique des différents degrés de la Relaxation Dynamique (RD) présents dans sa méthode.
  3. La Réalité Objective qui consiste pour le sophrologue à “prendre en compte son état de conscience, celui de sont patient, ainsi que du rôle qu’il joue dans la relation qui s’établit avec ce patient, en rapport avec sa propre réalité personnelle et professionnelle”, ceci afin de maintenir la qualité de “l’Alliance” qui s’est construite dans la relation d’aide.
  4. L’Adaptabilité qui consiste tout simplement à adapter au mieux la méthode avec ses techniques et ses exercices en fonction des patients et des cas cliniques rencontrés.

Les 3 premiers degrés de la Relaxation Dynamique de Caycedo

Dans la continuité de la dimension existentielle et donc d’accéder à un nouvel état d’Existence, un nouvel état de Conscience – tel que le font les moines tibétains en méditant – Caycedo va alors voyager en Inde, au Tibet et au Japon sur une durée de deux ans. Il va ainsi construire les trois premiers degrés de sa méthode par rapport aux enseignements qu’il a reçu du Yoga, du Bouddhisme et du Zen.

Le 1er degré (RD1)

  • Caycedo retient du Yoga les notions liées aux postures et à la respiration, qui permettent d’accéder à la maîtrise du Corps et de ses ressources insoupçonnées.
  • La Concentration, définit par la convergence de la Conscience vers un objet.
  • La RD1 est donc centrée sur la maîtrise du Corps.

Le 2ème degré (RD2)

  • Caycedo retient du Bouddhisme les capacités imaginatives illimitées de l’esprit, du mental, par rapport au corps qui est limité dans l’espace et le temps.
  • La Contemplation, définit par l’action de s’absorber dans l’observation attentive de quelque chose ou de quelqu’un.
  • La RD2 est donc centrée sur la maîtrise de l’Esprit.

Le 3ème degré (RD3)

  • Caycedo retient du Zen la posture “za zen”, pour développer plus de clarté, plus de Conscience, mais l’adapte au monde Occidental en s’asseyant ainsi sur une chaise.
  • La Méditation, qui est définit par une pratique ou un état pour se relier profondément à l’instant présent, se dégager du mental, des pensées, des émotions et transformer en Conscience l’énergie qui allait dans la pensée.
  • La RD3 est donc centrée sur la rencontre “Corps-Esprit”.

Il s’agit donc là d’étapes logiques dans la construction d’une nouvelle façon de percevoir ce qui nous entoure et dans la maîtrise de Soi, pour accéder à un nouvel état d’Existence. D’abord maîtriser le Corps puis l’Esprit avant de pouvoir apprécier pleinement la Méditation et découvrir ainsi la rencontre “Corps-Esprit”, c’est-à-dire l’unité qui englobe toutes les structures de l’Etre : ses dimensions corporelles, psychologiques, émotionnelles et comportementales.

Qu’est-ce que la Méditation “Pleine Conscience” ?

On dit souvent de la Méditation qu’il suffit de s’assoir et de ne penser à rien. Il est évident qu’il est impossible de penser à rien, nous ne sommes pas des machines qu’il suffit de débrancher pour éteindre les pensées. Par contre, il va s’agir d’apprendre à être à l’écoute de Soi et surtout d’apprendre à mettre de la distance avec nos pensées et nos émotions, les laisser passer sans réagir. Au début cela peut paraître difficile, surtout dans un monde où il faut tout, tout de suite et sans effort… Néanmoins et comme tout nouvel apprentissage, avec de l’entraînement rien n’est impossible, les véritables barrières qui vous empêchent d’avancer sont bien souvent celles que vous avez édifiées…

La “Mindfulness” traduite par “Plein Conscience”, alors qu’il s’agit en fait de “Pleine Présence”, s’est développée dans les année 1970 avec le psychologue Jack Kornfield et le Dr. en biologie moléculaire Jon Kabat-Zin, qui avaient pour but d’établir un protocole scientifique pour prouver les bienfaits de la Méditation sur la Santé physique et mentale, notamment chez les personnes dépressives. Des résultats ont ainsi fait leurs preuves dans les syndromes dépressifs, les troubles anxieux, les souffrances psychologiques liées aux maladies cancéreuses et dans certains cas de douleurs chroniques.

La Réussite de la Méditation Pleine Conscience et de la Sophrologie

Les bienfaits de la Méditation Pleine Conscience et de la Sophrologie, vont se répercuter sur l’ensemble du schéma corporel de l’individu, car elles prennent en compte le patient dans sa globalité et vont permettre :

  • de se reconnecter avec nos sensations corporelles et de prendre du temps pour Soi,
  • d’apprendre à mettre de la distance avec nos pensées parasites et les personnes toxiques,
  • d’apprendre à gérer notre Stress et nos émotions négatives,
  • de développer notre concentration, de gérer notre fatigue,
  • de construire une philosophie de vie positive et un nouvel état de Conscience.

Le succès de ces “approches cousines” va également se retrouver dans le fait qu’elles procurent un sentiment de “Mieux-Etre” profond à chaque nouvelle pratique, avec le développement d’un nouveau regard et d’un nouveau mode de vie plus serein, mais aussi et surtout en transmettant les moyens pour devenir autonome dans le domaine du développement personnel et de la maîtrise de Soi. Tout cela va donc jouer un rôle sur notre Capital Santé – en complément des suivis et traitements médicaux – avec une action préventive et éducative pour construire une nouvelle hygiène de vie, un “Mieux-Vivre” au quotidien et sur le long terme.

La Sophrologie : définition et origines

Qu’est-ce que la Sophrologie ?

Mise en place dans les années 1960 par son créateur le Pr. Alfonso CAYCEDO, médecin neuropsychiatre, la Sophrologie est née des recherches sur les différents états et niveaux de conscience ainsi que de la Phénoménologie – qui est “l’étude descriptive d’un phénomène ou d’un groupe de phénomènes tels qu’ils apparaissent dans l’expérience qu’on en a, sans référence à quelque réalité dont ils seraient la manifestation”, ce qui pourrait être comparé à un apprentissage du non-jugement, l’art d’observer sans réfléchir, tout simplement regarder ce qui est là. Alfonso Caycedo travaille alors en collaboration avec ses patients dans une relation de confiance et d’échange sur ce qui se passe pour eux, leur état, leur ressenti. Ce travail permet aux patients de prendre davantage conscience de leur état et ainsi de devenir non seulement acteurs dans leur propre traitement, mais aussi de se diriger vers une certaine autonomie dans la recherche d’un mieux-être général.

Suite à ses voyages effectués en Inde, en Chine et au Tibet, Caycedo construit la Sophrologie avec les influences du Yoga, du Bouddhisme et du Zen auxquels il ajoute ses enseignements issus de la Psychologie, de l’Hypnose, des Neurosciences ou encore de la Philosophie – sans pour autant en faire une compilation de techniques mais bien une véritable école scientifique de la Conscience Humaine.

La Sophrologie est donc un véritable carrefour entre l’Orient et l’Occident et se définit ainsi comme étant “la Science de la Conscience Humaine et des Valeurs de l’Existence” (A. CAYCEDO, 1960).

Étymologie du mot Sophrologie à partir du grec ancien :

  • cropped-51.jpgSOS = sérénité, harmonie, paix.            
  • PHREN = conscience, cerveau, esprit.          
  •  LOGOS = étude, science, discours.

Concrètement, nous pourrions résumer la Sophrologie à un accompagnement dans la recherche d’un mieux-être par rapport à 3 types d’approches :

  1. De manière générale : gestion du stress et de l’anxiété, dépression, fatigue et sommeil, bien-être, relaxation, …
  2. Problématique spécifique : gestion d’un événement, gestion de la douleur, acouphènes, comportement alimentaire, troubles anxieux, …
  3. Philosophie de Vie : développement personnel, méditation pleine conscience, estime et confiance en soi, …

Bien souvent comparée à tort  comme “une simple méthode de relaxation avec des techniques de respirations”, la Sophrologie est donc bien loin d’être cela. C’est dans un premier temps, vous permettre de prendre du temps pour soi en se ressourçant loin du stress et des tracas du quotidien , prendre du recul sur votre situation et de ce qui se passe pour vous, sans jugement, sans analyse, juste observer ce qui est là, comme si c’était la première fois que vous viviez l’expérience, tout simplement vivre pleinement et en conscience  l’instant présent avec un nouveau regard. C’est également un entraînement régulier qui consiste à redécouvrir ses sensations corporelles, apprendre à “se reconnecter” avec son corps, laissant ainsi de côté les pensées parasites et les comportements inadaptés face aux difficultés rencontrées, apprendre à mieux se connaître en développant progressivement votre potentiel et vos capacités en matière de confiance en soi, de maîtrise de soi et de développement personnel.

Depuis sa création, la Sophrologie n’a cessée de progresser et d’évoluer, s’enrichissant notamment des différents mouvements et approches dans le domaine de la relation d’aide et du bien-être. Plusieurs années de formations théoriques et surtout pratiques sont nécessaires pour former un bon Praticien en Sophrologie, ceci afin de bien maîtriser et d’assimiler les enseignements de la Sophrologie créée par Caycedo et surtout d’éviter toutes dérives dans sa pratique… De nos jours, avec le succès de la Sophrologie, il existe en effet  plusieurs écoles pour devenir Sophrologue, néanmoins et contrairement à ce que certains pourraient dire ou penser, il n’y a pas plusieurs sortes de Sophrologie !! Soit c’est de la Sophrologie, soit ce n’en est pas… Que ce soit Caycédienne, Humaniste ou Plurielle, la Sophrologie enseignée est celle de Caycedo – avec ses 12 degrés répartis en 3 cycles d’entraînement – et s’effectue entre 2 ans et 4 ans de formations. Un module de quelques heures ou de quelques mois ne suffit donc pas pour être Sophrologue Praticien Diplômé…

Comment ça marche ?

Il s’agit tout d’abord de venir mobiliser le corps et la respiration avec des exercices simples et accessibles à tous pour évacuer progressivement les tensions musculaires ou autres crispations du quotidien et venir ainsi “se reconnecter à son corps”. Une fois les tensions relâchées, la séance est axée sur la problématique de travail avec notamment un renforcement des pensées positives. En effet, à l’inverse des maladies psychosomatiques ou encore des comportements inadaptés face au stress, la Sophrologie permet de mettre en avant nos sensations agréables, notre capacité d’optimisme, capacité à se sentir bien et de préserver ainsi notre capital santé. C’est un peu comme une sorte de “somatisation positive”, car en effet, si le stress, les pensées et les émotions négatives sont capables d’atteindre notre capital santé – ulcères, psoriasis, dépression, troubles du sommeil, … – l’impact du positif sur notre schéma corporel est loin d’être négligeable. Par ailleurs, la force de la Sophrologie ne se résume pas non plus à un sorte de “méthode Coué”, cela serait la limiter, mais bien dans sa prise en charge globale qui inclut toutes les dimensions de l’Etre, c’est-à-dire avec ses ressources physiques, cognitives, émotionnelles et comportementales.

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La détente est progressive, les exercices sont adaptés et chacun avance à son rythme, en développant ses propres ressources et ses valeurs.

Les séances se pratiquent essentiellement assis et debout , en individuel, en duo ou en petit groupe.

Combien de séances ?

Cela dépend des besoins et de la problématique de chacun, néanmoins pour atteindre vos objectifs et une certaine autonomie, une dizaine de séances peut suffire. Toutefois, rien ne vous empêche de venir tester 2 ou 3 séances pour vous faire une idée et apprendre quelques bases pour vous ressourcer et vous détendre efficacement.

Rythme des séances ?

Encore une fois cela dépend de la demande et de la problématique de travail. En cas de stress intense ou de mal-être persistant, une séance par semaine peut être utile pour commencer puis progressivement passer à une séance par mois. Néanmoins, de manière générale le rythme des séances est de 1 à 2 séances par mois avec votre Sophrologue. Le plus important sera surtout de refaire les séances chez vous avec votre propre entraînement personnel, afin d’assimiler le contenu des séances et de vous approprier les techniques apprises.

Prise en charge des séances ?

De plus en plus de Mutuelles de Santé commencent à rembourser partiellement les séances de Sophrologie. Vous pouvez retrouvez ces informations sur le site de la “Chambre Syndicale de la Sophrologie” ou encore contacter directement votre Mutuelle de Santé. Avec le stress professionnel (surmenage, “Burn-out”) et les risques psychosociaux, la Sophrologie est de plus en plus présente au sein des Entreprises et Institutions. Je suis moi-même Consultant/Formateur en Entreprise, notamment pour la Qualité de Vie au Travail, donc n’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre C.E. pour la mise en place de séances de Sophrologie.